Organisation spatiale des populations d’abeilles mellifères sauvages

Niveau : Master 2 ou 3ème année École Ingénieur

Lieu du stage : UMR EGCE (www.egce.universite-paris-saclay.fr), campus CNRS de Gif-sur-Yvette (91), 10 minutes à pied du RER B

Encadrement : Fabrice Requier

Période – Durée : 6 mois (2021)

Contexte

En Europe, l’abeille mellifère Apis mellifera présente une double nature comme espèce gérée et espèce sauvage (Requier et al. 2019). Même si les populations sauvages d’A. mellifera constituent une composante menacée de la faune indigène, trop peu d’attention ont été portées sur le suivi de ces populations (Requier & Crewe 2019, Seeley 2019). Néanmoins, des études récentes ont montré que des colonies sauvages d’A. mellifera peuvent être trouvées dans les forêts du nord de la Pologne (Oleksa et al. 2013) et d’Allemagne centrale (Kohl & Rutschmann 2018). Les cavités creusées par des pics ou résultant de la décomposition du bois constituent les principaux sites de nidification de ces colonies sauvages dans les forêts (Requier et al. 2020). D’autres sites de nidifications existent, comme des cavités de roche ou des structures humaines (ex. : cheminées, Canteneur 1982). Cependant, la complexité d’exportation de larges territoires limite à ce jour les connaissances sur l’écologie des colonies sauvages d’abeilles mellifères et empêche l’établissement d’un statu de conservation (IUCN).  

Objectifs

Ce stage vise à étudier l’organisation spatiale des colonies sauvages d’abeilles mellifères dans un territoire, avec un double objectif, fondamental : connaissance sur l’écologie des abeilles, et appliqué : aide à l’exploration du territoire. Pour ce faire, ce stage se fera en deux étapes : (1) sur la base de l’analyse de données existantes de géolocalisation des colonies sauvages d’abeilles mellifères, le/la stagiaire étudiera la distribution spatiale des colonies et testera des hypothèses d’organisations spatiales (compétition, prédation, territorialisme, hybridation, etc.). Les résultats de cette première étape permettront d’affiner un design expérimental d’exploration réduite/orientée du territoire (basé sur la prédiction spatiale de présence de colonies), et d’explorer de nouveaux sites d’études. (2) Le/la stagiaire procédera à l’exploration réduite/orientée de nouveaux sites d’études dans le parc naturel régional de la Haute Vallée de Chevreuse (en forêt de Rambouillet, à 30mins du laboratoire EGCE). L’exploration spatiale consistera en l’observation systématique de cavités (arbres, roches, etc.), description standardisée et géolocalisation, présence/absence de colonie d’abeilles, et échantillonnage d’individus. Les résultats des explorations seront comparés avec les prédictions (issues des données existantes) afin de procéder à des testes de validation croisée.

Références bibliographiques

Canteneur, R. (1982). Bee (Apis mellifera) colonies living in the wild. An epidemiological survey. Abeille de France.

Kohl, P. L., & Rutschmann, B. (2018). The neglected bee trees: European beech forests as a home for feral honey bee colonies. PeerJ, 6, e4602. https://doi.org/10.7717/peerj.4602

Requier, F., Paillet, Y., Laroche, F., Rutschmann, B., Zhang, J., Lombardi, F., Svoboda, F., Steffan-Dewenter, I. (2020) Contribution of European forests to safeguard wild honey bee populations. Conservation Letters, 13, e12693.https://doi.org/10.1111/conl.12693

Requier, F. & Crewe, R.M. (2019) Learning from wild honey bees. Trends in Ecology & Evolution 34(11), 967-968.https://doi.org/10.1016/j.tree.2019.08.002

Requier, F., Garnery, L., Kohl, P.L., Njovu, H.K., Pirk, C.W.W., Crewe, R.M., Steffan-Dewenter, I. (2019) The conservation of native honey bees is crucial. Trends in Ecology & Evolution 34(9), 789-798.https://doi.org/10.1016/j.tree.2019.04.008

Seeley, T. D. (2019). The Lives of Bees: The Untold Story of the Honey Bee in the Wild. Princeton: Princeton University Press.

Compétences requises

– Compétences en analyses statistiques (GLMM) et SIG, maîtrise du logiciel R (www.r-project.org)

– Connaissances en écologie spatiale

– Goût pour la modélisation

– Rigueur, autonomie, sens relationnel

– Maitrise de l’anglais

– Capacités rédactionnelles

– Conditions physiques (mission de terrain)

– Permis B

Gratification et conditions d’accueil

La gratification sera d’environ 580 euros/mois. Le ou la stagiaire sera basé(e) à l’UMR EGCE, campus CNRS de Gif-sur-Yvette. Des missions de terrain seront organisées vers les diverses sites d’étude.

Modalités de candidature

Adresser par voie numérique une lettre de motivation et un CV à Fabrice Requier (fabrice.requier@universite-paris-saclay.fr).

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